RadioQuiz 13 – Réponse
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La majorité d’entres vous suspectiez une obstruction intestinale par un corps étranger linéaire (à 61%) ou une obstruction pylorique (22%). Ça faisait du sens compte tenu de certains des signes observés… Les obstructions linéaires montrent de façon typique de petites bulles de gaz au contour irrégulier – parfois en forme de goutte d’eau ou de virgule – en raison des nombreux replis intestinals. Le gaz intestinal se voit ainsi séquestré et « moulé » par les parois internes repliées – comme un accordéon – au lieu de se conformer à des parois arrondies, formant normalement des bulles rondes ou ovales. Certaines des bulles étaient un peu irrégulières chez ce chat, mais la majorité montraient un contour relativement arrondi. Le diamètre intestinal restait normal – i.e. moins de 13 mm de séreuse à séreuse, ou moins de 2 fois la hauteur de la plaque terminale crâniale de L2 (référence: Adams et al. 2012) – ce qui est toutefois normal dans un cas d’obstruction linéaire qui ne cause généralement pas d’obstruction luminale complète. Le petit intestin (PI) se trouve regroupé dans l’abdomen moyen droit, ce qui est aussi souvent observé chez des chats normaux. Comme l’apparence du PI nous inquiétait aussi – du moins suffisamment -, nous avons effectué une échographie, laquelle n’a toutefois pas révélé de corps étranger, mais des signes d’entérite (liquide intestinal avec parois un peu épaissies). La paroi gastrique était aussi un peu irrégulière.
La morale de cette histoire ? Ce n’est pas toujours facile de diagnostiquer une obstruction linéaire à la radio et d’autres tests, et particulièrement l’échographie, sont souvent requis.
Au moins l’un de vous suggérait d’employer des BIPS (Barium Impregrated Polyethylene Spheres). Ces petites billes radio-opaques – de 1 et 5 mm de diamètre – sont administrée par la voie d’une capsule de gélatine qui les regroupe toutes. Après administration, on peut suivre leur distribution dans le tube digestif sur des radiographies séquentielles, permettant d’identifier un site d’obstruction. Pour les avoir utilisées dans mon passé de praticien, j’en garde bon souvenir dans des cas de corps étranger obstructifs. Pour les autres conditions digestives, plusieurs études ont toutefois démontré qu’elle étaient globalement assez peu utiles, moins précises que le baryum et définitivement moins que l’échographie.
Sur ce, faites attention aux glaçons (my God, est-ce que ça existe toujours ?!?) et aux guirlandes à noël ! 😉