Congrès AMVQ 2017 – Bilan et Quiz
L’Association des Médecins Vétérinaires du Québec s’est encore une fois surpassée, produisant un nouveau congrès de haute voltige tant du point de vue éducationnel que social ! Animages a vue plusieurs vétérinaires et TSA faire un arrêt à son kiosque pour revoir les images du quiz et tenter un diagnostic. Alors que tous étaient bien concentrés à se prononcer sur la présence de métastases pulmonaires, la lésion principale est passée inaperçue… Les réponses recueillies ont en effet mis en évidence que certaines pathologies peuvent être difficiles à identifier, surtout lorsqu’elles impliquent les structures périphériques à la région d’intérêt. Pour revoir les images complètes, cliquez ICI.
Les poumons montraient un léger patron bronchointerstitiel compatible avec l’âge de ce chien, sans nodule pulmonaire évident (quelques opacités visibles, mais attribuées plus probablement à des superpositions ou à des vaisseaux en coupe). Une réaction périostique chronique aux contours lisses et bien définis était visible à la périphérie des os longs proximaux des membres thoraciques inclus sur les radiographies, sans évidence d’ostéolyse. Ces signes radiographiques étaient ceux d’une ostéopathie hypertrophique (appelée Maladie de Marie en humaine). L’abdomen visible montrait une silhouette hépatique dépassant l’arche costale et aux contours lisses.
L’ostéopathie hypertrophique (OH) apparaît généralement sur des radiographies comme une prolifération périostique bilatérale et symétrique plus ou moins généralisée et affectant en premier lieu les os longs des membres thoraciques et pelviens. Initialement, ce processus peut n’impliquer que les tissus mous autour des os et ne pas engendrer de signes radiographiques perceptibles. Les chiens peuvent en effet être présentés pour enflure des membres, avec ou sans inconfort ou boiterie. Une prolifération périostique d’apparence variable (lisse et bien définie à irrégulière et mal définie) apparaît ensuite, sans implication cortical ou médullaire. Les portions distales des membres sont généralement affectées avant les portions proximales (jusqu’au scapulas et bassin). Dans de rares cas les os articulaires (ex. carpe ou tarse) peuvent aussi être impliqués. Ces signes radiographiques peuvent parfois mimer certains processus agressifs (ex. ostéomyélite, métastases osseuses ou tumeurs osseuses primaires), mais la distribution bilatérale et symmétrique des lésions est caractéristique distinctive de l’OH.
L’OH est le plus souvent associée à un néoplasme pulmonaire (ou à un autre type de masse intra-thoracique) ou à un problème cardio-pulmonaire (ex. endocardite bactérienne, granulome, abcès, pneumonie, corps étranger, dirofilariose, etc.). Elle peut aussi survenir lors de masses intra-abdominales (tumeur vésicale, rénale. ovarienne ou hépatique). Occasionnellement, la cause ne peut être identifiée. La pathogénie de la condition reste encore très obscure et une fois la cause retirée – ex. tumeur pulmonaire – les lésions osseuses ont tendance à régresser. Les signes radiographiques de l’OH peuvent survenir beaucoup plus tôt que les signes cliniques associés à la cause sous-jacente (ex. tumeur pulmonaire), justifiant une investigation thoracique et abdominale lorsqu’elle est détectée des radiographies. Dans le cas présent, une échographie abdominale a été déclinée pour investiguer l’origine de cette OH et de l’hématurie rapportée, de même que pour évaluer le reste de l’abdomen (dont le foie qui semblait plus gros). Une tumeur vésicale faisait donc partie des hypothèses envisagées. Une lésion pulmonaire (ex. métastase) restait aussi envisageable compte tenu des limites de la radiographie pour les détecter. Finalement, bien qu’atypique, la masse mammaire aura aussi pu être la source de l’OH.
Pour davantage d’informations sur cette pathologie et sur les hypothèses de mécanisme, vous pouvez consulter cette référence de l’Université du Pennsylvanie.