Pourquoi deux vues latérales ??
L’emploi de trois vues radiographiques pour la recherche de métastases pulmonaires est devenu une routine en pratique des animaux de compagnie. Mais pourquoi au juste ? Et pourquoi seulement pour la recherche de métastases ? La présence d’air dans les poumons explique pourquoi les structures tissulaires et liquidiennes, comme le coeur, les vaisseaux, la bordure thoracique du diaphragme sont bien visibles, contrairement aux nodules et vaisseaux hépatiques, par exemple. Or, la présence d’air est aussi nécessaire à la détection des lésions pulmonaires, incluant non seulement les nodules et masses pulmonaires, mais également les lésions de bronchopneumonie et l’oedème dans certains cas. En décubitus latéral, les structures médiastinales suivent la gravité et compriment de façon variable le poumon situé vers le bas. Ceci est particulièrement vrai pour le coeur de gros chiens, qui par sa lourdeur peut complètement affaisser le poumon sous-jacent, éliminant par conséquence l’air nécessaire au contraste radiographique. Dans l’exemple ci-haut, la lésion pulmonaire parfaitement visible en latérale gauche (poumon droit hyperinsufflé) disparaît complètement en latérale droite ! Même chose pour le Bouvier bernois vu récemment, atteint d’un sarcome histiocytaire disséminé. Les nodules/masses pulmonaires bien définies (et multilobée pour la plus grosse) présentes en portion caudoventrale du poumon droit (lobe moyen vraisemblablement plus ou moins le lobe crânial droit) sont typiques de cette fâcheuse tumeur maligne. Ces lésions sont normalement accessibles à l’échographie, car généralement accolées à la paroi thoracique. Chez ce chien, les lésions étaient suspectées sur la DV, mais un diagnostic confiant n’était possible qu’avec la 3e vue. Voilà… comme quoi…
À la faculté comme dans un nombre grandissant d’hôpitaux et cliniques vétérinaires, un examen radiographique du thorax comporte maintenant 3 vues. Avec un système numérique surtout, faites l’exercise de calculer le temps perdu à retourner en radiographie ou à fixer les radios pendant de longues minutes à chercher une lésion qui aurait été plus facile à voir si une 2e latérale avait été acquise initialement… Le nombre important d’exemples cliniques justifiant cette approche a fini par convaincre les cliniciens, même les plus septiques… 😉
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